Les trains de la bière

Au XIXè siècle, la bière strasbourgeoise est en pleine croissance. La bière s’exporte bien, notamment celle de la brasserie Schützenberger. Les progrès techniques permettent le transport de celle-ci (chemin de fer, glacières, fermentation basse en 1840, …). Jusqu’ici, il était plutôt difficile de transporter correctement la bière sur de longs trajets (remember la légende de l’IPA).

En 1860, un coup de pouce va booster la production et la vente des bières de Strasbourg. A cette époque la demande est forte, notamment depuis Paris. La Compagnie des chemins de fer de l’Est (une des 6 compagnies qui composera la future SNCF en 1938) autorise le syndicat des brasseurs à envoyer leur bière par wagons entiers jusqu’à ce que la quantité à envoyer nécessite l’organisation d’un train de bière complet. D’abord 1 fois par semaine, puis 2, puis 3… puis tous les jours (sauf le dimanche). Un quai de la gare de Strasbourg de l’époque est spécialement dédié à ces trains pendant la nuit.

La brasserie Gruber – Fin du XIXe siècle

Gruber, l’un des grands brasseurs de l’époque demande même une modification des voies pour être raccordé directement. Ses collègues suivent sa voie.

Si la majorité du contenu provenait de Strasbourg, une partie provenait également de Lutterbach, Nancy, Saverne ou encore Metz. Le train mettait environ 20 heures pour arriver à Paris.

La Brasserie Fischer à Schiltigheim avec un joli train

En 1869, l’exportation s’élevait à 300 000 hectolitres (à titre de comparaison, la brasserie Météor a produit 500 000 hectolitres en 2017).

Ces trains de la bière entre Strasbourg et Paris vont s’arrêter avec le début de la guerre de 1870 (à la fin du conflit, l’Alsace est devenue Allemande et les coûts de douane sont trop élevés).

A noter qu’aujourd’hui encore, le train est utilisé par les brasseries industrielles pour le transport.

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